Des femmes qui ne se plient pas face aux circonstances (6)

Walaa Al-Assrah Samedi 07 Novembre 2020-17:12:54 Femme
La campagne 40 femmes dans la quarantaine
La campagne 40 femmes dans la quarantaine

La campagne «40 Over 40» vise à jeter la lumière sur 40 femmes de plus de 40 ans, lance la page facebook les Femmes d’Egypte. Ces femmes qui ont connu un grand succès tard dans la vie et ont surmonté d’énormes difficultés dans divers domaines. Cette campagne célèbre les femmes dans la quarantaine de leur âge, leurs réalisations, leur percée dans l’industrie ainsi que les tabous qu’elles ont pu briser. Elles ont inspiré les jeunes générations. En publiant des histoires de réussite sur des femmes extraordinaires de plus de quarante ans, nous voulons inspirer toutes les femmes, les encourager et les pousser à devenir plus solidaires d’ellesmêmes, à défendre davantage leurs droits, et à les motiver. Tout au long de 8 prochaines semaines, nous allons publier ces exemples d’héroïnes qui ont prouvé que les obstacles n’entravent jamais la distinction. Les pires et difficiles circonstances ne plient jamais une volonté de fer, au contraire, elles peuvent être un motif pour réaliser un grand rêve. Ces femmes extraordinaires méritent bien sûr un chapeau et un grand salut du fond de nos cœurs.

 

Nourane Safey 

Chacun de nous doit être convaincu qu'il peut toujours réaliser ses rêves les plus fous et les plus difficiles ! Mon histoire débute lorsque j'ai commencé à documenter nos réunions de classe plus de vingt-cinq ans après avoir été diplômée, et je vous dis comment j'ai pu me rappeler de mes souvenirs et écrire avec ma plume des histoires que la plupart de mes collègues ont manquées. J'ai ressenti beaucoup de flatterie quand l'un d'eux a exprimé son admiration pour ce que j'ai écrit, ou quand un autre m'a suggéré d’écrire sérieusement dans un magazine, et bien sûr quand ils m'ont donné le titre de « Narratrice ».

Je me souviens aussi quand l'un de mes collègues m'a présenté l'écrivaine bien connue Sylvia Naqadi, rédactrice en chef du magazine (Al-Bayt), qui m’a proposé d'écrire sur l'un des sujets qui me passionnaient, les ascenseurs à l'ancienne qui décorent de nombreuses vieilles maisons. Je ne cache pas un secret en disant que j'ai dansé de joie quand que mes yeux sont tombés sur mon nom imprimé sur les pages du magazine. Puis je me suis dit : C'est pour ça que j'ai été créé, et c'est ce que je dois faire.

Plus tard, j'ai écrit des articles sur divers sujets et des histoires sérieuses. Je n’ai pas pu résister à la pensée qui était dans mon esprit et j’ai écrit le premier de mes romans (Paramount), qui est paru après beaucoup d'efforts : écriture, révision et vérification jusqu'à obtenir un texte que je porte entre mes mains. 

 

Je pensais que c'était fini mais au contraire, il me semblait que la route portait encore des difficultés. Malgré celà, je me disais qu'une fin heureuse approchait, que je me sentirais définitivement heureuse et que si je me retrouvais avec un lecteur solitaire, je n'écrirais plus. Je convoque ces mots maintenant que mon roman dans ses versions originales et traduites s'est répandu dans les grandes bibliothèques, et je me prépare à écrire mon deuxième roman, alors je me dis : « maintenant je sais que j'aurais dû commencer mon voyage tôt », mais j’entends une voix libre qui murmure en moi et qui dit : je suis heureuse et fière de ma persévérance quand je vois cette jeune fille debout avec étonnement dans sa vieille bibliothèque d'école devant les collines de livres, je la vois maintenant alors qu'elle voit son nom décorer l'une des estampes qui figurent fièrement parmi les publications surmontées de noms qui ont toujours été des stars dans le monde de l'écriture et qui ont toujours été une source de son inspiration et de son admiration. Un grand rêve qui n'a cessé de faire vibrer l'imagination de la petite fille jusqu'à ce qu'elle puisse le réaliser à l'âge de cinquante-huit ans. 

 

Samar Gobran 

Après son travail dans le domaine de la technologie numérique, Samar a trouvé que sa passion pour les bijoux en argent et en cuivre la poussait à laisser le travail qu’elle occupait depuis plus de 20 ans. Elle a suivi des sessions de formation pour maîtriser différentes techniques de fabrication d'un bijou. Comment découper, limer, riveter, souder et faire la finition des bijoux en argent, en laiton et en cuivre en 2009.Elle a laissé son talent la guider vers ce monde brillant et elle a fondé son projet, les joailleries de Samar. 

Chérine El Hawary 

Elle compte parmi les activistes qui s’intéressent aux causes féminines. Elle a été la première de l'initiative « développe toi et réalise ton rêve », qui vise à soutenir les jeunes filles égyptiennes dans la prise de décisions liées à la réalisation de leurs objectifs et leurs aspirations professionnelles. Elle a été également partenaire d'autres initiatives qui visent à autonomiser les femmes sur le plan économique et social afin de les aider à subvenir aux besoins de leurs familles en leur fournissant un moyen de subsistance ou en leur apprenant un métier artisanal simple. 

Chérine a affronté beaucoup de défis et d'obstacles dans sa vie. Tout d'abord, cela a commencé par son travail dans la vente lorsqu'elle était encore au lycée, et sa famille a ensuite refusé son inscription à la Faculté de tourisme et d'hôtellerie au Caire car elle serait loin de sa ville. Elle a insisté à réaliser son rêve, elle a donc décidé de ne pas terminer ses études universitaires et s’est rendue à Charm el-Cheikh, où le mouvement touristique égyptien était prépondérant. Elle a trouvé une nouvelle vie pour prouver qu'elle était capable de réaliser son rêve, malgré les défis. Après avoir été nommée à un certain nombre de postes dans un hôtel à Charm el-Cheikh, elle a repris ses études universitaires. En 2018, elle a obtenu un baccalauréat en tourisme et hôtellerie, aujourd'hui, elle est assistante du directeur général régional dans un hôtel de Charm el-Cheikh. Chérine est également membre de l'Autorité du tourisme et de l'investissement et conseillère médiatique auprès de la Fédération internationale des femmes arabes. 

 

Randa Fouad 

Après sa retraite de son poste de conseillère auprès du ministre de l'Environnement en 2014, Randa Fouad a gardé sa passion pour l'art, elle espère créer une marque de mode en 2020. 

Elle est issue d'une famille artistique au Caire, son père est l'architecte Mohamed Ezz Eddine Fouad.  

Elle maîtrisait la musique classique et sa mère, Wissam Fahmy, était l'un des artistes plasticiens les plus célèbres d'Egypte. C'est dans cette atmosphère artistique que Randa a grandi, entourée de certains des artistes plasticiens les plus célèbres d'Égypte comme Bikar, Tahia Halim, Hamed Nada, Sabri Ragheb, Jagh Sari et Dr. Hassan Fathy. Elle a également commencé des cours de musique et de dessin à l'âge de six ans et a continué à pratiquer le dessin en tant que passe-temps. 

Diplômée de la Faculté d'économie et de sciences politiques de l'Université du Caire, elle a commencé sa carrière artistique en tant que journaliste, écrivaine et consultante en communication. Elle a travaillé au Centre d'information des Nations Unies à Bahreïn, au Bureau régional du London Times et au Programme de gestion urbaine des Nations Unies dans la région du Moyen-Orient. En tant que pionnière de la protection de l'environnement en Égypte, elle a travaillé comme conseillère auprès du ministre égyptien de l'Environnement. En 2006, elle a fondé le Forum des médias arabes pour l'environnement et le développement, qu'elle préside encore aujourd'hui. 

En 2014, elle a changé de carrière pour se consacrer entièrement à l'art, qu'elle a étudié pendant deux ans avec un certain nombre d'artistes égyptiens contemporains de premier plan. L'amour de Randa Fouad pour son pays, la nature, l'art et le mysticisme est évident dans ses peintures. Elle a participé à de nombreuses expositions en Egypte et à l'étranger. 

Riham Chendy 

A quarante ans, il est difficile d'envisager un changement de carrière. Parfois, nous entendons parler de personnes entretenant une passion ancienne, mais je n'ai trouvé aucun lien entre moi et ces histoires. Je suis économiste. Cela a toujours été mon domaine à travers mes études universitaires, ma maîtrise et mon doctorat, et mon premier emploi dans une banque privée en Egypte, puis mon dernier emploi à la Banque mondiale. Et c'était ma carrière jusqu'à l'âge de 41 ans. 

Et quand j'ai décidé de quitter mon emploi pour m'occuper de mes enfants, j'ai accepté l'idée que je n'allais plus travailler. Mais ce que je n'avais jamais imaginé, c'est que mes enfants m’ouvrent la porte à une nouvelle passion. Motivée par mon expérience personnelle sur l'effet de la lecture des comptes sur l'esprit des parents et des enfants, j'ai décidé d'essayer, en toute humilité, de m'adresser au marché du livre pour enfants en Egypte. Mon parcours académique m'a aidé à aborder ce problème de manière scientifique. 

J'ai découvert que la difficulté de l'arabe utilisé dans les livres pour enfants est l'une des principales raisons pour lesquelles de nombreux enfants n'aiment pas les comptes en arabe. En effet, comment un enfant peut-il profiter d'une langue qu'il ne comprend pas et qu'il ne maîtrise pas encore ? J'ai commencé en 2016 en proposant gratuitement des traductions de livres pour enfants étrangers en argot égyptien. En 2020, J’ai auto-publié un livre pour enfants intitulé « Kan Yama Kan » (actuellement l'un des livres les plus vendus dans les bibliothèques). J'ai également produit une série de vidéos de sensibilisation scientifique intitulée « La lecture pour les enfants est une tâche, comme les légumes ». Mon premier objectif est d'encourager nos enfants à la lecture et d'aider à élever le lecteur de demain. Je suis optimiste quant à un changement progressif à travers l'initiative Tota-Tuta. 

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